Au cours de cette séance, vous serez initié à la conceptualisation des cas TCD. Ainsi, presque tous les éléments de la théorie biosociale (voir la vidéo d'introduction) sont abordés : les cadres comportementaux comme expression d'un enfer réel ou simplement comme moyen de prévenir/mettre un terme à cet enfer, les facteurs de vulnérabilité, les déficits de compétences et l'auto-invalidation résultant d'un environnement handicapant, etc. À la fin de la conversation, Anne se voit proposer un choix : si vous voulez une vie décente, êtes-vous prêt à renoncer aux comportements qui rendent cela impossible ? Êtes-vous prêt à arrêter de vous couper, de boire, de consommer de la drogue ? Êtes-vous prêt à le faire immédiatement ? Bien sûr, le doute s'installe alors. Roland utilisera donc des « stratégies d'engagement », notamment le façonnage, la porte au visage, le pied dans la porte, de manière réciproque, ce qui aidera Anne à faire place à ce doute et à prendre une décision. Tout au long du clip, vous verrez également d’autres stratégies typiques de la DBT : prioriser les objectifs de traitement, évaluer avec précision, générer des solutions, être exposé à des surprises, alterner des réponses réciproques avec une confrontation et maintenir l’élan.

En TCD, la règle générale est qu'après environ 60 % du traitement, on commence à préparer la fin de la thérapie. Il n'existe pas de plan étape par étape, et la préparation va au-delà de l'organisation du suivi. Elle exige avant tout de la vigilance et de la capacité à lire entre les lignes. Pour de nombreux patients, l'approche de la fin d'une thérapie d'immersion intensive suscite des émotions intenses. Et si, comme Anne, leur histoire développementale comprend des relations mobiles avec abandon soudain, ils ont alors développé peu de compétences pour y faire face. On constate que Roland réagit avec attention, valide et utilise des stratégies didactiques pour enseigner à Anne ce que peuvent impliquer les adieux. Parallèlement, l'acceptation radicale et l'anticipation jouent un rôle crucial, tout comme, bien sûr, un plan de prévention des rechutes rigoureux.

Dans cette version director’s cut du point de vue de l’expert, Roland Sinnaeve vous donne un aperçu plus approfondi de ses choix en tant que thérapeute, illustrés par des fragments de moments clés des séances de thérapie avec Anne.

Lors de cette séance, vous découvrirez la structure de la thérapie individuelle en TCD. Elle commence par la pleine conscience. Ensuite, le programme est établi en fonction de la présence du patient et des données de son journal. En cas de comportement potentiellement mortel, altérant la thérapie ou réduisant la qualité de vie, une analyse de chaîne similaire est réalisée. Cette analyse identifie les facteurs de vulnérabilité, les événements déclencheurs, les liens fondamentaux, le comportement problématique et ses conséquences. Cela permet de clarifier ce que le patient pourrait faire pour que le « comportement problématique » (ici, se mettre à l'écart, se replier sur soi, boire de l'alcool) diminue et soit remplacé par des compétences (ici, faire des choix conscients, demander de l'aide, anticiper, se distraire, se consoler). Ce comportement est immédiatement pratiqué et renforcé par un feedback de coaching. La séance comprend la synthèse, la prise d'accords et le renforcement de l'engagement. Nous observons de nombreuses interventions visant le changement. Outre l'analyse de chaîne, la proposition de solutions, les exercices comportementaux, le renforcement et le soutien à l'engagement offrent également une exposition supplémentaire et une modification cognitive de la revue. Le style de communication de Roland est direct et parfois peu orthodoxe. Cependant, cette approche est équilibrée par la validation, la réciprocité et l'humour. Cette variété permet de maintenir la tension à un niveau supportable et de créer une fluidité dans la séance.

Dans cette vidéo, vous pouvez voir le comportement qui rend la situation difficile, voire impossible, et qui est considéré comme faisant partie intégrante du traitement. Il n'entraîne pas de dispute ni de réponse aux affirmations de la personne qui demande de l'aide. Ce comportement est présenté comme une expression affirmée et inutile de colère et d'impuissance. La validation est la première étape de l'approche du thérapeute. Roland laisse de l'espace à la colère, reconnaît les raisons de cette interruption et prend également conscience de ses propres lacunes. Parallèlement, il explique clairement ce qui ne va pas et rappelle constamment à Anne ses objectifs et ses compétences en TCD. Cela exige une attitude centrée sur elle-même, et donc humilité, acceptation et régulation émotionnelle. Dans les moments où Roland et Anne sont bloqués, il utilise des stratégies dialectiques pour aider Anne à atteindre le piège : entrer dans le paradoxe, faire preuve de flexibilité mentale et utiliser des métaphores. De plus, vous obtenez des démonstrations de contre-réaction dans la colère et des faits contrôlés par la peur de l'abandon. Dans ce dernier cas, vous constaterez qu'il est particulièrement important d'oser poser des questions.